Les œuvres de Camille Llobet commencent par la rencontre
avec un autre et un questionnement à expérimenter ensemble. Elle y invente des dispositifs de tournage précis, prenant le parti pris de l’expérience filmée. Dans un deuxième temps, elle réalise des montages vidéos et sonores à la fois intuitifs et en quête d’une radicalité formelle. Diplômée de l’École supérieure d’art d’Annecy en 2007, Camille Llobet a participé au Salon de Montrouge en 2016 et à plusieurs expositions collectives comme L’Art d’apprendre. Une école des créateurs (Centre Pompidou-Metz, 2022).
Elle a réalisé plusieurs expositions personnelles comme Second (Centre d’art de Vénissieux, 2014) et Majelich (Printemps de Septembre, Toulouse, 2018). En 2023, elle présentera une exposition monographique à l’Institut d’art contemporain, Villeurbanne.
░¦ Dans Majelich, vidéo de 2018, Camille Llobet s’adjoint les services de la soprano Magali Léger.
Seule à l’écran, casque sur les oreilles, filmée en plan américain et gros plan dans un studio d’enregistrement, elle se concentre pour reproduire d’étranges sons discontinus et modulés.
Ces sons, ce sont ceux de la fille de Camille Llobet, enregistrés entre ses dix et vingt mois, ce moment où l’enfant prend possession de sa voix et multiplie les expérimentations. Le mot n’est alors qu’une référence lointaine, que l’enfant imite et tente de cerner dans ses babillements. Ainsi, Magali Léger tente de reproduire ces sonorités pré- langagières, illustrations d’un usage ludique, libre et décomplexé de nos possibilités vocales.



Crédit : photos. G-Belveze | Tenderfluid #VociUmane